Poser des tuiles canal romanes

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Avant de s'atteler à la couverture d'un bâtiment, il est utile de rappeler que la pose de tuiles canal, entre autre, est soumise à une règlementation précise. Celle-ci détaille la marche à suivre et les paramètres à prendre en compte pour effectuer la couverture dans les règles de l'art.

L'art difficile de la couverture

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Vue en coupe de la distribution des chevrons

Le toit est en effet un système complexe, qui met en jeu de très nombreux paramètres, avec la charpente, le support de couverture, l’écran de sous-toiture et l’isolation éventuelle, en plus du matériau de couverture choisi. Tout cela doit être adapté en fonction des circonstances locales en matière de vent et de neige, des exigences parasismiques et même des styles régionaux. Il n’est donc pas étonnant que la réglementation qui se rapporte à la couverture soit extrêmement fournie. Ainsi, pour la pose de tuiles canal classiques, il faudra se référer au DTU 40.22. Mais s’il s’agit d’une variante moderne, dotée de profils d’emboîtement, en version simple ou double, il faudra alors consulter le DTU 40.21. En résumé, même une toiture simple est complexe à réaliser.

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Les tuiles canal à emboîtements modernes simplifient considérablement la pose.

Les spécificités de la tuile canal

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Le support

Compte tenu des dimensions réduites et de la forme de la couverture à réaliser ici, la charpente comporte deux pannes sablières et une faîtière, celle d’origine qui a été conservée. Le chevronnage est posé par-dessus. L’extrémité à l’égout est taillée en sifflet. Du fait de la faible pente, un épaulement n’est pas nécessaire. Leur écartement est compris entre 80 cm et 1,20 m et dépend des voliges utilisées pour la mise en œuvre. Des planches de 22 mm acceptent un écartement de 1,20 m dans la plupart des cas. Le platelage est doublé d’un écran de sous-toiture. Des contre-liteaux sont donc fixés dans l’axe des chevrons, afin de permettre la ventilation en sous-face. En partie basse, des dispositifs adaptés permettent le passage de l’air.

La couverture

La tuile canal traditionnelle se pose en deux rangs superposés, le premier à l’envers, pour canaliser l’eau (le courant), le second par-dessus pour empêcher les infiltrations (le couvert). Les tuiles à emboîtements modernes simplifient considérablement la pose. Elles sont accrochées sur des liteaux et leur emboîtement assure une étanchéité parfaite et un pureau régulier. On peut d’ailleurs leur reprocher un aspect final trop rigoureux, qui fait perdre une part de la poésie des toits d’antan.

La pose en vidéo

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La pose en dix étapes

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2020 - Pages : 120-121-122-123 Réaliser une toiture simple

Dans le neuf, la pente d’un toit à deux pentes est réglée par l’élévation des murs pignons. En rénovation, elle est mesurée in situ à la fausse équerre et un niveau. Elle détermine la pose et le choix du matériau de couverture.

La section des chevrons est déterminée par la charge à supporter et la distance entre pannes (8×10 cm, exemple). Ces éléments permettent aussi de régler l’écartement des chevrons sur la longueur totale du rampant.

En bas de pente, les chevrons reposent sur la sablière encastrée dans la génoise. Ils sont donc recoupés en sifflet selon la valeur d’angle relevée au préalable. C’est toujours le petit côté qui prend appui sur les pannes.

Les chevrons sont alignés sur les repères et cloués sur les pannes, sablière et faîtière. Au droit de celle-ci, les chevrons sont recoupés le long de son axe médian de manière à assurer la continuité entre les deux versants.

Les voliges sont posées à joints vifs, sans emboîtement, de 5 mm environ. Leur longueur est telle qu’elles doivent reposer sur au moins 3 chevrons. Les aboutages sont obligatoirement effectués au dessus d’un chevron.

L’écran de sous-toiture est déroulé directement sur le platelage, en bandes horizontales, du bas vers le haut lorsqu’il y a plusieurs lés, avec un recouvrement d’au moins 10 cm. Un agrafage provisoire limite les effets du vent.

La fixation définitive de l’écran de sous-toiture est obtenue par le clouage des contre-liteaux, de 2 cm d’épaisseur, sur les chevrons, dans l’axe de la pente. Ces contre-liteaux assurent la ventilation en sous-face de la couverture.

Les tuiles à emboîtement sont accrochées sur des liteaux, posés perpendiculairement à la pente. Les tuiles à pureau variable permettent d’adapter l’écartement des liteaux en fonction de la longueur du pan de toiture à couvrir

Les tuiles sont posées de l’égout au faîte. Il s’agit ici de modèles à emboîtement en forme de S qui reproduisent l’aspect de la tuile de couvert traditionnelle, mais sans courant. La charge supportée est ainsi beaucoup plus faible.

L’étanchéité au faîte est assurée par des tuiles scellées au mortier, posées dans le sens du vent dominant. La ventilation en sous-face est assurée par des chatières régulièrement réparties sur chaque versant.

Les points-clés

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1-Quand le toit se lève
La panne sablière étant encastrée dans la génoise, cela crée un accident de pente et ne permet pas de prolonger la couverture au-delà du mur.

2-Coyau, quézako
Le coyau est une pièce de bois taillée en sifflet destinée à établir un ressaut de pente plus faible, qui permet néanmoins de prolonger la couverture jusqu’à la gouttière. Cette section moins pentue est un retroussis. Quoi qu’il en soit, la pente minimale exigée par le DTU et le modèle de tuile doivent être respectée.

Te Technique

Génoise standard

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La corniche caractéristique de la génoise est obtenue par deux à quatre rangs de tuiles canal, scellées à plat en tête des murs. Une dernière épaisseur de béton, qui peut être armée, permet de régler la pente et d’assurer la continuité de la couverture. Le principe de la génoise consistait à éloigner l’eau des murs. Plus elle avait d’épaisseurs et de rangs, plus la maison était noble. L’eau coulait tout de même assez proche de la base des murs. Soit des trottoirs l’éloignaient de la maison...; soit des drains la récupérait.