Choisir sa gouttière

Gouttière 8 min de lecture

Matériaux

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Longtemps, les toits se sont passés de gouttières. Puis, les bâtiments prenant de la hauteur, le ruissellement est devenu désagréable. Il a fallu canaliser tout ça pour l’amener au sol sans éclabousser, les passants comme les bas de mur. La gouttière était née.

Profiter des ruissellements

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Dans les villes où tout se jetait dans la rue, ces descentes permettaient d’assurer une certaine chasse des déchets collectés par le caniveau au centre de la chaussée. La pratique a perduré lorsque les égouts se sont enterrés. La pluie restait bien utile pour tout envoyer dans le cours d’eau voisin. Désormais, la consigne est à la séparation : les eaux polluées sont traitées et il faut éviter que le ruissellement fasse déborder le réseau.

Le principe de collecte s’est donc adapté. Tout ce qui tombe sur une surface imperméable est récupéré. Il s’agit des toits, bien sûr, mais aussi de la terrasse, de la descente de garage, etc. Ces eaux sont ensuite dirigées vers un système de collecte indépendant, lorsqu’il existe. Dans ce cas, il est obligatoire de se raccorder à ce réseau et de se conformer aux prescriptions des autorisations d’urbanisme. En clair, les constructions neuves doivent être équipées d’un double réseau d’évacuation, pour les précipitations d’un côté et pour les eaux ménagères de l’autre. Il est également possible que ces règles favorisent l’infiltration dans les sols perméables ou le stockage préalable des eaux de pluie, ou limitent le débit autorisé en direction du réseau collectif. Dans ces conditions, il peut être intéressant d’installer un système de récupération.

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La gouttière collecte et dirige les eaux de ruissellement vers une descente verticale.

Le rôle de la gouttière

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Gouttière ou chéneau ? Les deux sont horizontaux et placés en bas d’une pente d’écoulement, mais en hauteur, pour les différencier du caniveau. La distinction entre les deux est subtile. Le chéneau est un canal maçonné, dissimulé depuis le sol, par une corniche par exemple. Alors que la gouttière, comme son nom l’indique, est accrochée sous l’égout, le bas de pente. Le plus souvent, elle est pendante : elle est accrochée sous le versant qu’elle protège. Elle peut aussi être encastrée dans le plan de toiture, avec des spécificités propres à chaque région.

Evacuer les précipitations

Quel qu’il soit, le réseau de collecte doit être conçu pour évacuer un volume de précipitations équivalent à 3 litres par mètre carré (en plan horizontal) et par minute. Une autre définition prévoit une pente comprise entre 5 mm et 1 cm par mètre de gouttière avec un minimum de 1 cm2 par m2 de toiture plan horizontal. Il est prudent de se reporter au DTU 60.11 pour les détails. En pratique, il existe trois références standard de gouttières, dites de 16, 25 ou 33 qui correspondent à leur largeur développée (aplatie).

Attention à la notion de surface en plan. Ce n’est pas celle du versant de toiture, mais bien celle rapportée en deux dimensions, sur un plan, comme si le toit était vu par le haut. Compte tenu de sa pente, le versant est plus grand que cette mesure. Cela n’a pas de grande influence pour les toits terrasses ou à faible pente, mais la différence est sensible dans le cas contraire. La gouttière collecte et dirige les eaux de ruissellement vers une descente verticale. Il faut évidemment que la section de cette dernière soit compatible avec celle de la gouttière. La liaison entre la gouttière et la descente s’effectue par l’intermédiaire d’une naissance (ou d’un moignon pour un chéneau). C’est le diamètre de cette dernière qui caractérise les capacités du système.

Par exemple, pour une surface de toiture de 100 m2 (en plan), il faudra une gouttière demi-ronde de 33 et une descente de 100 mm. La même descente peut recevoir les eaux de plusieurs gouttières. Si la surface de toit desservie est trop importante, elle peut être divisée en prévoyant plusieurs descentes. Le cas est toutefois plutôt rare en habitat individuel. Il est plus courant de répartir les descentes en fonction du plan d’évacuation plutôt que selon ses capacités.

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Diamètres de gouttière : le volume d'eau à évacuer dépend uniquement de la surface de toit en plan :

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Diamètre intérieur de la descente par rapport à la surface en plan des toitures desservies.

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Tableaux de correspondance par type de gouttière

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Surface de toiture desservie par type gouttière pour une pente d’écoulement de 5 mm/m et un débit de 3 l/m2/min.

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Type de gouttière par pente et surface de toiture desservie (rapportée en plan horizontal).

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La pluie ne doit ni stagner ni déborder en cas d’averse. Aussi, nettoyez les gouttières, à leurs extrémités et naissance, au moins une fois par an, de préférence après la chute des feuilles.

Longue vie aux gouttières !

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Poser des gouttières

Le repérage des gouttières s’effectue en sens inverse de l’évacuation de la pluie et part du point fixe que constitue le regard au sol qui recevra la future descente. Il est généralement installé dans l’angle des murs gouttereaux, à droite ou à gauche, selon les contraintes du réseau de collecte. La projection verticale de ce raccordement jusque sous le toit indique l’emplacement de la naissance. A son tour, celle-ci constitue le point bas de la pente de la gouttière, 5 mm/m minimum. Il est alors possible de matérialiser cette pente en tendant un cordeau entre cette descente et le crochet de départ, placé à l’opposé.

Les crochets sont disposés tous les 50 cm d’intervalle (DTU 40.5). Ils peuvent être fixés en about de chevron, devant un bandeau de toiture ou sur le voligeage. Il existe de nombreux types de crochets. L’ajustement de la pente est obtenue par la hauteur de fixation du crochet ou en utilisant des modèles réglables. Dans tous les cas, ils doivent permettre la dilatation du matériau de la gouttière. Au niveau des points fixes, les angles ou les naissances par exemple, il peut être nécessaire de prévoir des raccords à dilatation, de même pour de grandes longueurs de gouttière. Les éléments de celle-ci sont assemblés par collage, soudage ou même rivetage selon le matériau utilisé (PVC, acier galvanisé, zinc, cuivre, …). Cet assemblage est toujours réalisé de manière à ne pas s’opposer à l’écoulement de l’eau. La gouttière est fermée par des talons à ses extrémités libres. La descente est emboîtée sous la naissance. Elle est séparée du mur par un écart minimum de 2 cm.

Entretenir les gouttières

Ne laissez pas les gouttières déborder. S’il est normal que cela puisse survenir en cas de violent orage, il s’agit alors d’une situation exceptionnelle, la pluie ne doit ni stagner ni déborder en cas d’averse. Des écoulements fréquents détrempent les soubassements de façade, déforment les menuiseries des portes et entretiennent une humidité permanente nuisible. La meilleure méthode pour déceler un problème est de vérifier le comportement du réseau de collecte sous une belle averse. Elle vous indiquera à coup sûr les refoulements, les perforations ou les raccords perméables. En complément, et lorsque la configuration du bâtiment le permet, nettoyez les gouttières, à leurs extrémités et naissance, au moins une fois par an, de préférence après la chute des feuilles. Si possible, évitez les crapaudines et les grilles antifeuilles. Les premières forment des dépôts en amont des descentes et les secondes favorisent les débordements en empêchant la gouttière de jouer son rôle.
Réparer un trou est relativement facile. Après avoir poncé et dépoussiéré les deux côtés de la section concernée (dessus, dessous), appliquez un point de mastic ou un patch adapté au matériau (plastique, métal, …). Si les perforations ou les fuites sont nombreuses, remplacez la gouttière.