Tous les types de mezzanine pour agrandir sa maison

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Voilà un beau projet toujours recherché : créer une mezzanine. L'idée est de couper le plafond au-dessus de sa tête en deux pour crée un étage à sa pièce principal. Bien sûr c'est très technique mais ça vaut le coup de gagner de l'espace et des m², et la mezzanine est une solution.

Faisabilité du projet

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Le terme de mezzanine correspond à deux types d’aménagement distincts, même si leur fonction est semblable. Pour les industriels de l’ameublement, il s’agit surtout de surélever un espace de couchage plus ou moins grand et de l’aménager pour en rationnaliser le rangement. En ce qui nous concerne, il s’agit de créer un niveau intermédiaire, avec un accès, une sécurité et une structure porteuse conformes aux règles de construction.

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Si vous créez moins de 5 m2 , vous n’avez pas de déclaration ou de demande de permis à déposer.

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Puis-je installer une mezzanine ?

La hauteur disponible sous plafond est une limite intangible. Dans l’idéal, vous pouvez vous tenir debout en dessous et au-dessus de la mezzanine ce qui correspond à une hauteur d’origine d’au moins 3,80 m (2 x 1,80 m + plancher intermédiaire). Mais ce n’est viable que pour des surfaces réduites. En règle générale les hauteurs finales sont adaptées. En dessous, elle monte à 2 m, en réduisant d’autant la hauteur disponible au-dessus. Vous créez alors un espace de vie en bas et une zone nuit en haut. Mais selon la configuration des lieux, l’inverse est envisageable, le dessous moins haut étant aménagé en rangement ou en dressing. Enfin cette hauteur varie évidemment selon la conformation du plafond, plat ou en pente. Tenez compte également de la surface disponible. Un lit standard deux places occupe déjà 3 m2 et vous devez pouvoir tourner autour. En dessous de 5 m2 , point de salut. La mezzanine devient utile et agréable à partir de 8 – 10 m2 .

Quels travaux faut-il envisager ?

La structure porteuse peut occasionner quelques difficultés. En règle générale, elle est ancrée dans les murs. Si des poteaux intermédiaires sont prévus, la résistance du plancher inférieur est à vérifier. La structure bois est bien adaptée à ce type d’aménagement. Dans un loft, le look métal en poutre IPN et bac acier peut être privilégié. Cela reste toujours des travaux de charpente. Comptez de trois semaines à un mois de chantier en moyenne.

Que dit la loi ?

Pour connaître quelles démarches effectuer, demandez-vous s’il y a une création de surface de plancher « supplémentaire ». C’est le cas si les hauteurs en dessous et au-dessus de la mezzanine dépassent 1,80 m. Ce n’est pas le cas si l’une, ou les deux mesures n’atteignent pas cette hauteur. Sous un rampant de comble, seules comptent les surfaces à partir de 1,80 m. Si vous créez moins de 5 m2 , vous n’avez pas de déclaration ou de demande de permis à déposer. Entre 5 et 20, voire 40 m2 dans certaines zones, il faut une déclaration de travaux et un permis au-delà. Dans un immeuble en copropriété, comme vous vous appuyez sur la structure porteuse (murs et / ou plancher), il faut un accord de la copropriété, surtout que votre part de droit à construire est prélevée sur le pot commun. Il n’y a pas de modification dans la répartition des charges (tantièmes). Toute création de surface de plancher doit être déclarée aux services fiscaux, dès le premier mètre carré.

Les exigences pour une mezzanine

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Il faut d’abord vous convaincre qu’une mezzanine n’est pas la panacée pour éviter d’entreprendre des travaux d’envergure. Car cela reste une création de plancher intermédiaire, avec toutes les contraintes que cela impose, même si elle reste basse de plafond. La hauteur est en effet la difficulté majeure de la mezzanine.

C’est vrai, certaines astuces permettent de gagner quelques centimètres, mais difficilement plus de 5 ou 6. Si vous ne parvenez pas à un minimum de 1,60 m, votre projet ne sera pas fonctionnel. Et ce minimum est à considérer pour une seule des deux hauteurs, au-dessus ou en dessous du plancher créé. L’autre doit afficher au moins 1,80 m.

Attention aux hauteurs de portes

Cela étant, une contrainte courante contrecarre les plans : les hauteurs de porte. Bref, la configuration idéale, c’est 2,00 m de hauteur minimum sous le plancher, 1,60 m au-dessus pour un couchage ou un bureau, 1,90 m pour tout autre usage. En dessous, vous risquez la déception avec des pièces exiguës, difficiles à exploiter et mal éclairées.

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Le plancher de la mezzanine ne doit pas s'appuyer sur le plancher inférieur mais plutôt s'ancrer dans les murs

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Les charges à prendre en compte

Même s’il est aménagé dans une pièce existante, ce nouveau plancher doit répondre aux mêmes exigences réglementaires que ceux qui se trouvent au-dessus et au-dessous. Il doit donc résister à une charge permanente de 150 kg au mètre carré, auxquels s’ajoute le poids du plancher lui-même. Vous pouvez bien sûr prévoir une charge plus légère, si la surface de la mezzanine est petite, 5 m2 par exemple. Mais ce n’est plus considéré comme une surface habitable. Et au-dessous de 100 kg au mètre carré, c’est carrément dangereux.

Cela posé, comment reprendre cette charge ? La faire reposer entièrement sur le plancher inférieur n’est pas pertinent car cela revient à augmenter la charge permanente qu’il va devoir supporter. Il est donc plus efficace de procéder comme pour un plancher classique, par ancrage dans les murs porteurs.

Attention à l'épaisseur du plancher de la mezzanine

Se pose alors le problème de la portée : plus il y a de distance entre les deux appuis que sont les murs porteurs, plus la section des solives augmente pour résister à la charge et à la flexion. Le plancher est plus épais, ce qui réduit la hauteur sous plafond. Il existe de nombreuses astuces pour franchir de longues portées sans augmenter exagérément les sections. L’une d’entre elles consiste à multiplier les solives. Plus il y en a, plus la section de chacune d’elle est réduite et plus l’écartement entre elles est limité. Or un faible écart permet d’utiliser des dalles moins épaisses. C’est toujours quelques millimètres supplémentaires gagnés. Une autre méthode ajoute des poteaux. Elle est à étudier en fonction de l’aménagement prévu sous la mezzanine, pour prévenir la gêne occasionnée. L’intérêt est de réduire la portée et d’augmenter les appuis ce qui abaisse d’autant la charge sur chacun d’eux et donc les sections des solives. On peut aussi remplacer le bois par l’acier. Une structure en poutrelles métalliques bien calculée résiste à tout. Mais la mise en œuvre n’est pas aussi intuitive qu’avec le bois.

S’ancrer ou prendre appui ?

Une fois réglé le problème des portées, comment relier les solives aux murs ? Là aussi, il y a trois solutions. La première, c’est la poutre muraillère. Elle est fixée contre le mur porteur et les solives viennent se poser dessus, ou s’encastrer dedans. La muraillère elle-même est fixée dans le mur par des goujons ou repose sur des “corbeaux”, plus prosaïquement remplacés par des équerres métalliques. La seconde solution remplace la muraillère par des étriers métalliques. Le choix des chevilles qui reprennent la charge pour la transférer dans le mur dépend alors de la nature de ce dernier. Enfin, la dernière solution consiste à sceller les solives dans les murs après avoir pratiqué un trou dedans. Il s’agit là des méthodes pour un plancher en bois. Mais si vous n’êtes pas limité en hauteur, vous pouvez très bien créer un véritable plancher en poutrelles de béton armé et entrevous. Dans ce cas, seul le scellement est admis.

Les accès

Pour un usage régulier de la mezzanine, il faut un véritable escalier. L’échelle de meunier, trop raide, est à réserver aux espaces de stockage. Pour le choix du modèle, c’est une question d’encombrement. Une volée droite, sur un côté de la mezzanine, est souvent une bonne solution, à condition de réfléchir au sens des solives et à la reprise des charges sur le plancher pour insérer la trémie. Si l’espace est plus limité, installez un escalier hélicoïdal en appui contre le plancher du côté du vide. Cela vous permet de disposer de la totalité de la surface de la mezzanine, pour un encombrement réduit au niveau au-dessous.

La sécurité

Le plancher de votre mezzanine culmine à plus d’un mètre au-dessus du sol ? Alors il faut mettre en place un garde-corps du côté du vide, sur une hauteur minimale de 1 mètre, en suivant les prescriptions de la norme NF P01-012. Dans le cas où un poteau intermédiaire est nécessaire, il doit être fixé dans l’épaisseur du plancher (chant de dalle ou de solive), soit avec deux fixations au minimum (vis, tire-fond), soit par une équerre non soudée. Les trous de percement, de scellement ou de passage des vis doivent se situer à 6 cm ou plus des arêtes du plancher. Quand faut-il un poteau intermédiaire ? La question est réglée par une norme d’essai touffue (NF P01-013). En résumé, la distance entre deux ancrages dépend du matériau et de la section du garde-corps. Pour vous conformer à ces règles, le plus sûr est de poser un garde-corps en kit conforme à la norme. Si votre mezzanine se situe devant une fenêtre existante, la base de celle-ci risque fort de se situer à moins de 90 cm au-dessus du nouveau plancher. Il faut donc penser là aussi à mettre en place un garde-corps.

Différents types de mezzanine

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Mezzanine "à l'envers"

On peut prendre le problème de la mezzanine à l’envers : en transformant deux étages d’un appartement en un seul. L’idée est alors de découper le plancher entre les étages sur un bon tiers de sa longueur. Un travail qui est l’affaire de professionnels pour une bonne répartition des charges.

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Mezzanine classique

La mezzanine classique affiche ici son classicisme : poutres et solives sont apparentes, bois et garde-corps en ferronnerie, et c’est réussi. Techniquement, la difficulté réside juste dans le calcul des portées à confier à un spécialiste

Mini-mezzanine

Conçue par l’architecte polytechnicien Rémi Souleau : un assemblage de montants métalliques créent une cage en fer de 190 cm de haut. Dessous : une penderie. Dessus un plancher articulé qui cache un lit. Cette mezzanine est autoportante et très pratique dans un petit appartement.

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Passerelle-mezzanine

Le grand must de la maison : la passerelle-mezzanine. Elle ne dessert peut-être aucune autre pièce, elle est étroite… comme une passerelle mais on loge dans cette galerie une bibliothèque, un salon de lecture, voire un lit d’appoint. Légère d’aspect, elle s’appuie sur des montants en acier pris dans le mur tandis que des câbles ancrés sur solives en reprennent la charge. Élégant !

"BOX" SUSPENDUE

Vue de plus en plus dans les maisons et les magazines d’architecture. Somme toute, il s’agit d’une mezzanine fermée par des cloisons en plâtre ou en béton cellulaire. Ces boîtes disposent de fenêtres sur la maison comme ici avec une baie vitrée ou ailleurs avec un hublot. En créant des mezzanines fermées se faisant face séparées par un escalier on peut créer des sortes de ruelles intérieures : les enfants en raffolent. Dans le cas présent, la difficulté réside dans le porte-à-faux et oblige à mettre en œuvre des reprises sur charpente.

Construire une mezzanine en 7 étapes

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Dans ce grenier, le semblant de plancher a été retiré. Deux trous de 25 cm sur 15… pour 15 cm de profondeur sont pratiqués sur chaque mur de pignon. Une poutre qui passe juste sous l’entrait de ferme est posée et scellée avec du ciment dans ces réservations.

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Sur le mur du fond, des trous de 20 cm sur 10 cm pour 10 cm de profondeur sont creusés tous les 50 cm, dont le haut est aligné avec l’arête supérieure de la poutre traversante qui vient d’être mise en place.

Ces trous reçoivent des madriers en pin de 3 m de long pour une section de 15 x 8 cm. De l’autre côté, ces derniers sont fixés à la poutre traversante que l’on vient juste de poser avec des sabots en acier. L’ensemble est solidement vissé.

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Là où sera posé l’escalier hélicoïdal, il s’agit maintenant de réserver une trémie, un espace vide. Un madrier recoupé à la longueur nécessaire est vissé perpendiculairement, formant le cadre, le chevêtre de l’escalier. A partir du madrier de trémie, reprendre la pose des solives correspondant aux trous pratiqués dans les murs.

Le plancher de la mezzanine est réalisé en panneaux de particules de 22 mm d’épaisseur directement vissés aux madriers.

Après avoir relevé le diamètre de l ‘escalier hélicoïdal hors tout, tracer un cercle sur un panneau de particule. Découper la pièce centrale à la scie sauteuse et fixer l’habillage de la trémie.

Un parquet est collé, mais avant un caisson est réalisé par assemblage de tasseaux derrière le passage de l’entrait. Ce système permet de réaliser une estrade sur laquelle sera posé le lit.

Hauteur et charges

Te Technique

Résistance à la charge

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Ce tableau indique la charge admissible pour des dalles en OSB (oriented strand board) en fonction de leur épaisseur, en colonne, et de l’entraxe entre les solives, en ligne. Pour un plancher, une épaisseur de 15 voire 18 mm est requise pour prévenir toute difficulté. Notez que ces valeurs dépendent du type de dalle. Elles sont différentes pour des panneaux en agglo par exemple.

Co Conseil

J'ai moins de 1,60 m

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Vous ne pouvez pas doubler la surface habitable mais vous pouvez la rationnaliser. Conservez une hauteur standard, entre 2,20 m et 2,50 m sous le plancher et convertissez la mezzanine en espace de rangement. 80 cm de hauteur suffisent pour disposer de plusieurs mètres cubes d’espace de rangement. Une astuce consiste alors à créer une galerie filante sur les quatre murs, jusqu’à 1,50 m de profondeur. Une sorte de super placard suspendu, calculé pour supporter une charge d’au moins 100 kg au mètre carré.