Une bonne préparation, un bon outillage, une grande minutie C'est tout ce qu'il vous faudra pour réussir la pose de carrelage, au sol comme au mur. La règle d'or est simple : prenez votre temps !
En effet, il est impossible de réussir à poser du carrelage à la va-vite, parce que les carreaux ne supportent pas l'approximation. Alors qu'il est toujours possible de tirer un peu sur un lé de papier peint pour compenser un léger écart, un petit décalage sur une rangée de carreaux conduit immanquablement à une catastrophe.
C'est la raison pour laquelle un chantier de pose de carrelage doit être soigneusement préparé. La première étape, le calepinage, consiste à calculer le nombre de carreaux et à prévoir les fournitures (colle, croisillons ), en fonction de la superficie à carreler. Pour cela, le plus simple consiste à dessiner un plan à l'échelle sur du papier à carreaux 5 x 5, et à ajouter par-dessus un calque, sur lequel vous aurez tracé un quadrillage représentant les carreaux choisis et leur format (15 x 15 cm, 30 x 30 cm ).
Cette superposition vous permettra d'appréhender les différents modes de pose, perpendiculaire aux angles ou en diagonale. Notez qu'en général, la seconde solution utilise plus de carreaux, compte tenu des coupes plus nombreuses.
La pose du carrelage en image ( www.gedimat.fr © LE GUIDE DE LA MAISON)
Que ce soit au sol ou au mur, la pose du carrelage obéit à des règles strictes.
Les coupes sont toujours renvoyées en périphérie, en bout de rangée. En conséquence, la pose ne débute jamais au ras d'un angle. Au sol, elle commence au centre de la pièce. Au mur, le départ est matérialisé par un tasseau horizontal.
L'alignement doit être parfait. Aujourd'hui, les progrès dans la fabrication des carreaux permettent de disposer de produits parfaitement calibrés, au point qu'il est parfois possible de les poser sans joint. En conséquence, le poseur est seul responsable des décalages. La grosse erreur est de supposer qu'il est toujours possible de compenser un petit défaut sur la rangée suivante. Au contraire, le décalage augmente, les difficultés de pose aussi, et l'erreur restera visible en fin de chantier. Pour prévenir le problème, il suffit de vérifier très régulièrement les alignements, et de les rectifier tant que la colle est fraîche.
La préparation du support détermine la longévité du carrelage. Les surfaces doivent être lisses, propres, et résistantes. Les mortiers-colles actuels sont formulés pour de nombreux cas de figure, y compris pour des poses extérieures ou sur des supports souples comme un ancien plancher. Mais ils ne peuvent rien si le support est poudreux, humide, s'il perd sa cohésion, s'il présente des reliefs, des fissures, bref, s'il n'est pas en bon état. Le carrelage n'est pas un cache-misère.
La pose débute toujours au centre de la pièce. Pour le déterminer, tendez un cordeau à poudre entre les angles opposés, afin de tracer des diagonales. Puis, tendez-le à partir du milieu de deux murs opposés, pour les parallèles. Le point de croisement de ces différents tracés est le centre de la pièce, et le départ de la pose. Choisissez les axes à suivre en fonction de l'effet recherché (les diagonales ou les parallèles).
Le départ est déterminé en fonction de l'emplacement de la porte, de façon à pouvoir quitter la pièce sans marcher sur les carreaux déjà posés. La colle s'étale à l'aide d'une spatule crantée, un "peigne", un outil indispensable pour coller les carreaux au même niveau. Le calibre des dents du peigne à utiliser est indiqué sur l'emballage de la colle, il est défini en fonction de la taille des carreaux. Les sillons tracés dans la colle doivent faire apparaître le support.
Le jointoiement s'effectue le lendemain, avec un ciment à joint. Attention, les produits colorés peuvent parfois être nuancés d'un paquet à l'autre. Il est donc préférable d'en rester au blanc. Le ciment est gâché (il a la consistance d'une crème dessert sans grumeau). Il est étalé avec une raclette en caoutchouc. Après 15-20 minutes de séchage, les carreaux sont nettoyés avec une éponge légèrement humide, fréquemment rincée. Après séchage, essuyez les carreaux avec un chiffon sec.
En pose verticale, contre un mur, une baignoire, derrière un plan de travail, seule la pose collée est possible. Le principe de base est de ne jamais faire confiance à la régularité des angles.
Ainsi, la pose ne débute jamais à partir du point le plus bas, mais à partir d'un tasseau fixé au moins une rangée au-dessus, ou à un mètre du sol, lorsqu'il s'agit d'un mur. Accessoirement,ce tasseau permet de retenir la première rangée, et l'empêche de glisser avant que la colle soit sèche. Le cas échéant, un plan de travail (voire une baignoire) peut servir de repère, à la condition qu'il soit parfaitement horizontal.
Lorsque tous les carreaux au-dessus du tasseau sont posés, laissez sécher la colle. N'enlevez le tasseau que le lendemain, pour poser les rangées inférieures. Posez alors de haut en bas, les coupes se situant au niveau du sol.
Il existe toute une gamme d'accessoires bien utiles comme des baguettes pour protéger les angles sortants, étanchéifier les joints pour les équipements sanitaires, servir de profilés d'arrêt. De manière générale, elles sont ancrées dans la colle fraîche, avant la pose des carreaux.
Par rapport aux carreaux de sol, les faïences murales présentent l'avantage de se découper plus facilement. Revers de la médaille, elles sont plus fragiles. La casse étant plus fréquente, prévoyez un peu plus de marge lors de l'achat.