Les revêtements pour planchers

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Ils sont l'ornement, la décoration des planchers. Ces revêtements n’ont en effet aucune fonction structurelle et ne dissimulent aucun équipement. En revanche, la diversité de solutions est particulièrement vaste.

La couche finale

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Avant de poser le revêtement, le premier conseil est d’apprendre la patience. Il faut en effet attendre le temps nécessaire au béton de rendre l’humidité qu’il conserve en excès, tout en lui permettant d’atteindre le niveau de résistance souhaité. Si ces délais ne sont pas respectés, la sanction est immédiate : des fissures apparaissent, le revêtement gondole ou se décolle. Les dégâts sont généralement superficiels, mais ils conduisent à la réfection complète de la décoration.

Le lien dalle / revêtement

D’autre part, le choix du revêtement de sol a une influence directe sur l’état de surface de la dalle de compression. Un revêtement de sol scellé supportera un aspect bien plus grossier qu’un parquet collé qui impose généralement une reprise en surface.
Il n’existe pas d’incompatibilité majeure entre un type de plancher et un revêtement de sol. Car, lorsque l’association ne fonctionne pas, il est toujours possible d’intercaler une interface, comme une sous couche, par exemple. Les seules restrictions concernent les planchers chauffants. Il ne faut pas, en effet, que le revêtement de sol perturbe la diffusion de la chaleur, voire l’empêche.

Le choix du revêtement de sol

Outre les aspects décoratifs, il est plutôt défini par l’usage de la pièce de destination. Certains d’entre eux sont incompatibles avec des locaux humides comme la salle de bains ou des zones à fort trafic (entrée, couloir). Des marques, des classements et des repères permettent de faciliter le choix (UPEC, classe d’usage, …). Pour d’autres encore, les parquets notamment, des usages sont possibles moyennant des règles de pose strictes. Enfin, le confort est important, tout autant que les possibilités d’entretien ou de rénovation. Car s’il est rare de refaire un plancher, il est plus fréquent de vouloir changer de revêtement de sol.

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Il n’existe pas d’incompatibilité majeure entre un type de plancher et un revêtement de sol. Les seules restrictions concernent les planchers chauffants.

Le parquet, grande classe

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La pose du parquet est détaillée dans la série 51 des DTU, avec les parquets à clouer (DTU 51.1), en pose flottante (DTU 51.11, stratifiés compris) ou collés (DTU 51.2). La définition officielle du parquet est un « élément de revêtement dont le parement est en bois et a une épaisseur minimale de 2,5 mm ». En dessous de cette épaisseur, il s’agit d’un autre type de revêtement de sol, un stratifié généralement. Il n’y a donc que deux types de parquet, le massif et le contrecollé.

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Le parquet massif

Il est fabriqué à partir de la même essence de bois, dans la même frise. Il est proposé soit brut de rabotage, soit pré-poncé, soit fini en usine - verni ou huilé - avec ou sans préparation spéciale - brossé, vieilli, teinté, etc. Les lames mesurent 14 à 23 mm d’épaisseur. Il peut être cloué sur lambourdes (la pose traditionnelle) à partir de 20 mm, ou collé, soit «en plein» soit « au cordon » sur une sous-couche spécifique. Les lambourdes peuvent être scellées au plancher ou seulement déposées.

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Le parquet contrecollé

Plus économique et plus simple à fabriquer, il est parfois vendu, à tort, sous le vocable massif, car seule la couche d’usure est garantie en bois dont on fait les arbres et encore, pas d’une seule pièce. Car il s’agit d’un ensemble composé d’éléments de parement juxtaposés et collés sur un support, lui-même constitué d’un ou plusieurs éléments en bois ou en panneaux dérivés du bois (contreplaqués, particules ...). L’âme, la partie centrale, de la lame est souvent en résineux, en agglo, en MDF (Medium Density Fiberboard). Pour le contrebalancement, on ajoute parfois le HDF (High Density Fibre) à la liste.

Le stratifié n’est pas un parquet

Sa couche d’usure ne comporte pas de bois, mais souvent un papier imprimé verni. Cela le rend parfaitement impossible à rénover par ponçage. En revanche, il constitue un bon support pour les peintures de sol en rénovation. Il est moins cher que le parquet, tout aussi durable, et se pose comme un contrecollé, généralement en pose flottante.

Le saviez-vous ?

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Avantage du parquet contrecollé

Outre son prix plus abordable, le gros avantage du parquet contrecollé est sa stabilité dimensionnelle obtenue par le croisement des différentes couches qui le composent. Il peut être collé, comme un massif, ou installé en pose flottante. Les versions les plus courantes comportent un profil d’emboîtement automatique qui facilite la pose.

Le carrelage, pour longtemps

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Les revêtements de sol sont traités dans le DTU 52.1 s’ils sont scellés et dans le DTU 52.2 (P1-1-3) s’ils sont collés.
S’ils sont scellés, une pose désolidarisée est indispensable sur un support récent. D’autre part, il faut un ravoirage pour faire passer des canalisations, car le mortier de scellement du revêtement ne peut pas les accueillir. Pour une pose scellée désolidarisée, les tolérances de planéité maximales du support sont de 7 mm sous une règle de 2 m et de 2 mm sous le réglet de 0,20 m. Le DTU distingue deux modes de pose, à la bande ou à la règle. Dans le premier, les carreaux sont posés dans le lit de mortier et ancrés à la batte. Dans le second, le lit est surfacé, tiré à la règle, poudré ou barbotiné avant de recevoir les carreaux. Le lit de mortier mesure 4 cm d’épaisseur dans les locaux à faible sollicitation, sans descendre localement en dessous de 3 cm. D’autre part, le revêtement peut-être directement scellé sur une sous-couche isolante (type SC1), en pose « flottante ». La couche de mortier atteint alors 6 cm sans être localement inférieure à 4,5 cm.
La pose collée directe sur la dalle est admise si la tolérance de planéité est inférieure ou égale à 5 mm mesurée sous la règle de 2 m et à 2 mm sous le réglet de 0,20 m. Dans le cas où la planéité requise n’est pas atteinte, la mise en œuvre d’un enduit de sol ou d’un ravoirage est nécessaire. Les défauts localisés sont rattrapés au mortier-colle la veille de la pose. Sur les planchers, la pose doit intervenir au minimum deux mois après enlèvement complet des étais. Les chapes désolidarisées doivent être âgées au minimum de 15 jours. Si elles sont adhérentes, elles doivent être âgées au minimum d’un mois. Le choix du mortier-colle et la quantité nécessaire sont fonction de la nature, du format et de la destination des carreaux. Il est au moins appliqué au sol, à la spatule crantée et souvent au dos des carreaux (simple ou double encollage). Le temps ouvert, pendant lequel le mortier est utilisable, est compris entre 10 et 30 minutes. La pose sans joints n’est pas admise. Il faut un minimum de 2 à 4 mm entre les carreaux.
En pose collée, la mise en service normale du local intervient entre 12 et 36 heures selon la vitesse de durcissement du mortier. En pose scellée, ce délai s’allonge à 5 jours minimum dans un local à sollicitation faible.

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Sur les planchers, la pose du carrelage doit intervenir au minimum deux mois après enlèvement complet des étais.

Ces sols si pratiques en vinyle, PVC ou LVT

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Les revêtements de sol en plastique ne cessent de se développer. Historiquement, ils puisent leur origine dans le traditionnel linoleum, avant que ce dernier ne découvre les fibres d’amiante dans les années 70, qui le rend aujourd’hui si difficile à traiter. Les premiers sols plastiques à large diffusion, dans les années 80, étaient proposés en rouleaux, en vinyle ou en PVC. Depuis, la famille s’est considérablement agrandie.
Sur le plan des matériaux mis en œuvre, différentes résines plus ou moins chargées permettent de proposer de nouveaux décors, aspects et finitions. Le rouleau souple, toujours présent, se décline aussi en dalles, parfois autoadhésives, souples ou rigides. Le dernier avatar étant probablement celui des dalles rigides LVT à profil d’emboîtement et aspect de surface structuré (LVT : Luxury Vinyl Tiles).
Dans de nombreux cas de réalisation par le grand public, ces produits sont conçus pour être installés en pose libre, de type flottant, ou sur adhésif. Mais le seul procédé reconnu comme pratique traditionnelle est la pose collée en plein, exposée dans le DTU 53.2.
Les principales difficultés de celle-ci concernent l’adhérence de la colle et l’état de surface du support. L’application d’un primaire est souvent nécessaire. Le collage est réalisé entre 10 et 30 °C. Les lés sont rabattus de moitié, positionnés, affichés et marouflés bord à bord. Pour les raccords,le revêtement est tranché sur les deux épaisseurs.

La moquette

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La moquette n’a plus la cote, sauf lorsqu’il faut dérouler le tapis rouge sous les escarpins des stars. Elle est décriée de toutes parts, parce qu’elle est synthétique, que c’est un nid à poussière et à bactéries, qu’elle n’est pas recyclable, etc. Mais les gammes changent et tout ceci est finalement à relativiser car la plupart des revêtements peuvent être des nids à microbes dès lors qu’ils ne sont pas entretenus. De leur côté, les fabricants proposent des alternatives. Ainsi, ce sont les premiers à avoir proposé des dalles, adhésives ou plombantes, bien avant les solutions plastiques.
En matière de pose classique, collée ou tendue (hors pose libre), c’est le DTU 53.1 qui règle la question. Le premier atout de la moquette est qu’elle se pose sur tous les supports possibles, qu’ils soient au ciment ou en bois, neufs ou anciens. Le deuxième est d’être particulièrement indulgente concernant l’état de surface du support, qui doit être « convenablement » sec et régulier. Seul l’usage de dalles collées impose un enduit de lissage ou de ragréage autolissant systématique.
En principe, les lés sont posés bord à bord, en conservant le sens du velours lorsque c’est nécessaire. Il n’y a pas de véritable règle en fonction de la diffusion de la lumière. L’axe de pose est plutôt déterminé par des raisons pratiques, afin de limiter les coupes, par exemple. Chaque pièce est traitée individuellement, avec un arrêt systématique au seuil.
Les dalles sont réparties comme un carrelage, à partir de deux axes centraux, de manière à renvoyer les coupes en périphérie.
Pour le collage, il existe désormais des formulations autorisant la dépose sans arrachage, à la façon d’un Post-it. En principe, la colle est étalée sur le sol, un primaire est souvent recommandé. Les découpes sont réalisées au cutter, in situ, par recouvrement des joints le cas échéant. En pose collée, un délai de 48 h est recommandé avant de mettre la pièce en service.

Les sols en résine, coulés en place

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Les sols en résine sont plutôt rares dans les constructions individuelles. C’est pourtant une solution séduisante, à condition de connaître une entreprise spécialisée dans son application. Côté résistance, le sol en résine est mis en œuvre dans les entrepôts de logistique. C’est une preuve. Côté déco, la résine est teintée dans la masse et peut être complétée de charges minérales pour composer une multitude de décors. Il suffit de choisir la bonne composition en fonction de l’usage souhaité.
Car le terme de résine de synthèse couvre une vaste gamme de revêtements de sol coulés en place à base de liants époxydiques, polyuréthanes, méthacrylates, époxy uréthanes livrés en kit et mélangés juste avant l’application. En effet, ces formules ont pour point commun de « durcir » par polymérisation au contact d’un réactif, soit l’humidité de l’air ou un durcisseur. Le temps ouvert pendant lequel le mélange est applicable est déterminé principalement par les composants utilisés.
Un sol en résine est coulé directement sur le support, qu’il s’agisse d’une chape ou d’une dalle, sur une épaisseur d’au moins 2 mm. Il est nécessaire de préciser qu’il s’agit d’un système décoratif qui n’est pas conçu pour assurer une fonction d’étanchéité ou de masquage d’un support dégradé. Les caractéristiques du support sont importantes pour garantir l’adhérence du système. Il faut d’abord qu’il soit parfaitement sec, sans humidité résiduelle et sans risque d’en reprendre. Il faut aussi qu’il soit régulier, avec une tolérance de planéité de 5 à 7 mm sous la règle de 2 m et de 1 à 2 mm sous le réglet de 20 cm. Le DTU concerné (DTU 54.1) ne vise que les supports à liant hydraulique (chape ou dalle), les planchers intermédiaires et les planchers bas sur vide sanitaire isolé et ventilé. Le support est systématiquement préparé. Il est décapé mécaniquement, avec une grenailleuse, une surfaceuse, une raboteuse ou une ponceuse, afin d’éliminer les dépôts superficiels, les reliefs et la laitance, tout en le rendant rugueux pour améliorer l’adhérence. Les fissures et les défauts de surface sont poncés et/ou rebouchés.
Une fois dépoussiéré, le support reçoit une première application (imprégnation, primaire, etc.). La résine est mélangée sur place, répandue et étalée, puis le local est abandonné, fermé et sans courant d’air, jusqu’au durcissement. Le cas échéant, à tous les arrêts du système et aux jonctions entre deux revêtements, la résine est ancrée dans une saignée d’au moins 5 mm de large et 10 mm de profondeur. Plusieurs couches peuvent être nécessaires, chacune ayant une fonction différente.

Enfin, la peinture

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La peinture se distingue de la résine par son épaisseur et par la diversité encore plus grande de ses formulations. Car le terme générique de « peinture » recouvre ainsi les compositions précédentes à base de résine et les décline en peintures proprement dites, vernis, impressions et primaires. Outre leur fonction décorative, les peintures suppriment les poussières, régulent la porosité du support, améliorent sa résistance à l’abrasion, masquent les microfissures, préparent la mise en place d’un autre revêtement, etc.
Les peintures pour sol, au sens du DTU 59.3, s’appliquent, comme les résines, sur toutes les natures de support. En revanche, ce dernier doit être surfacé (exécution courante ou soignée pour le béton, ponçage au grain 80 pour le bois), sec, propre et dépoussiéré. L’application d’une couche d’impression préalable est recommandée de manière à uniformiser les caractéristiques du support (porosité, résistance de surface, neutralisation du pH,…). L’application s’effectue en une ou plusieurs couches, en respectant les consignes du fabricant en matière de temps ouvert du mélange, de conditions de chantier (température, humidité), de délai entre deux couches, puis de mise en service.
Terminons par une mention concernant le béton ciré. La version traditionnelle est réalisée dans la masse de la dalle de béton par application d’une couche de finition frais sur frais, surfacée et cirée. Une mise en œuvre plus simple consiste à appliquer un mortier chargé en couche mince sur le béton sec. De très nombreuses formules et techniques sont développées sur le terme générique de béton ciré. Il convient de se conformer aux prescriptions de chaque fabricant.

En savoir plus

BS Bon à savoir

Les sous-couches

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Aujourd’hui, il existe des sous-couches pour tous les types de revêtements de sol. Elles ont quatre fonctions classiques, indépendantes ou combinées, à savoir pare-vapeur, protection acoustique et complément thermique, en plus de leur rôle d’interposition vis-à-vis d’un support peu compatible.

  • Un pare-vapeur est utile dans des situations de poses particulières, sur terre-plein ou vide sanitaire mal ou pas isolés.

  • Pour la protection acoustique, il convient de choisir la sous-couche adaptée lorsque le niveau d’isolation est réglementé, en appartement, par exemple. Sa mise en place est conseillée dans les autres cas, comme pour les pièces à l’étage des maisons individuelles.

  • Les sous-couches, combinées à d’autres produits comme des résines ou des mortiers, servent aussi de système d’étanchéité. Dans tous les cas, ces sous-couches doivent résister à la compression et être adaptées à la fois au revêtement de sol et au type de pose.